
Ce n’est pas tout ce qui est vert qui est bio, il faut aussi le prouver
L’agriculture biologique, plus connue sous le diminutif «bio», se pratique sans intrants issus d’organismes génétiquement modifiés. Cela signifie que le processus de production exclut des intrants de synthèse chimique, c’est-à-dire sans fertilisant chimiques (engrais chimique, hormone de croissance, etc.) sans pesticides chimiques et sans OGM.

L’agriculture biologique fait appel à des substances d’origine organique (animale ou végétale) et à quelques minéraux, misant sur l’utilisation de pratiques traditionnelles durables telles que la jachère. Elle combine alors à la fois les techniques agricoles modernes et les enjeux écologiques, en s’inspirant de l’agriculture traditionnelle. Vu sous cet angle, on pourrait penser que l’agriculture africaine est fondamentalement biologique car elle ne pratique que des méthodes naturelles. Mais ses produits ne peuvent pas être mis sur le marché bio sans certification.
En Europe et dans beaucoup de pays développé il existe un grand contrôle pour avoir la certification. On est déclaré bio qu’après certification par un organisme de contrôle. Pour se faire toutes les étapes de la vie du produit doivent répondre aux règlementations, ceci ayant une incidence sur les méthodes utilisées lors de la production.
En Afrique, il y a encore du travail à faire, ce n’est pas toujours évident de reconnaitre le bio de ce qui ne l’est pas. Mais il existe des astuces pour faire la différence.

Prenons l’exemple d’une récolte de Poivron, on détecte les produits non bio en regardant le reste du calice, les résidus de pesticides y sont très souvent visible. Il y a des dépôts de la matière active parfois bleu ou blanc sur le reste du calice cela peut dépendre du produit utilisé.
Par contre sur les feuilles de légume comme l’oseille et le folong (amarantes), l’absence de perforation des feuilles causées habituellement par les insectes montre qu’il y a eu une forte utilisation des pesticides. Toutefois il peut y avoir des perforations sur les produits traités avec un pesticide chimique ou biologique.
Il existe aussi la technique du produit emballé dans un sachet, une fois attaché, mis au soleil et ensuite au congélateur, au bout de quelques heures on y observe une apparition des restes de pesticide sur le produit.
Face à ces petites méthodes pas très souvent concluantes pour le consommateur final soucieux de ce qu’il achète, nous conseillons de toujours connaitre la provenance des produits, de retracer le produit, c’est-à-dire aller à la plantation ou s’abonner à un groupe de producteurs bio.
Les pays d’Afrique devraient évoluer sur une réelle labellisation des produits récoltés. Il devrait y avoir une vulgarisation de masse de leurs activités, les initiatives doivent venir des agriculteurs pour que les politiques puissent changer.
Source: ELLA NTOUGOU Raymond Fabrice, Ingénieur Agronome. Responsable Technique et Développement à AGRIGAB.